Mardi 5 août 2008 à 17:24


Je vois Justine dans Nina. J'imagine que c'était elle quand elle avait 5 ans. Même expressions, même air, Nina incarne Justine dans ses jeunes années, Justine projette Nina une décennie plus tard. Le temps file, et court, mais ça ne la préoccupe à Nina. Elle continue de s'asseoir par terre de regarder les gens, en triturant le sable et la terre. Elle regarde, sourit, rigole, et apostrophe. Parfois c'est déroutant parfois prévisible. Le regard baladeur, elle savoure, profite, joue.

Et je regarde. J'observe sa manière de faire. Elle ne demande rien mais a tout, elle ne pleure jamais. Et puis elle se lève et vient me voir en courant.

"Tu joues avec moi?"

Et elle me tape la cuisse, s'enfuit en courant. Je la rattrape, la soulève au dessus du sol, et la prend dans mes bras. Elle se débat en riant. Puis je la repose et elle s'enfuit.

Et puis le dernier matin.

-Bon ben au revoir Nina!
-Tu vas où?
-Je rentre chez moi.
-Je te revois plus?
-Ben non.
-Tu passeras à la maison quand tu seras à Bordeaux?
-J'essaierais.

Et elle me fait un bref au revoir de la main et retourne jouer.

-Sylvain?
-J'taime bien même si t'es un peu bête.

Sourire.

Mardi 5 août 2008 à 17:22


De la même manière que je me souviens la délectation que nous avions quand nous allions voir un Disney au cinéma, je me souviens de l'excitation que j'éprouvais en démarrant ma première minute de mon premier jeu sur ma première gameboy.

J'ai pris 10 ans en deux semaines. La confrontation avec des plus petits que soi ramène à une dure réalité. Ils ne connaissent pas le Roi Lion, et n'ont jamais vu un monde sans Pokémons, pour eux, les Mac ont toujours été beau et design, et la Game Boy Color relève de l'antiquité préhistorique.  Et c'est ainsi que d'allant de gamin en gamin, on se rend compte qu'on se vieillit et qu'on se rabougrit.

Nostalgie. Pas la radio mais le sentiment. À les regarder jouer, on a aussi envie de refaire des gâteaux au chocolat avec de la terre, d'imaginer de sublimes châteaux dans ce qui n'est qu'un vieux mur abîmé, mais le coeur n'y est plus. Et c'est là que Pikachu apparaît. Une simple peluche et me revoilà parti 8 ans en arrière. L'envie de jouer avec une peluche.

C'est l'été...je bulle...

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