Dimanche 28 septembre 2008 à 20:59


***
Des fois, il m'arrive de songer à me mettre à courir vers la route, pour qu'une voiture me rentre dedans. Pour voir ce que ça fait. Essayer de voir si ça fait comme dans les films, qu'on passe un temps infini dan l'air et que j'ai le temps de sourire et de penser "Ben c'est arrivé..."

Personne ne m'a jamais fait la promesse que le monde serait beau et accueillant.
Personne ne m'a dit de ne pas m'inquiéter et que tout serait facile.
Personne encore une fois ne m'a signalé que j'allais plus en chier que j'allais en jouir.
Et c'est pour ça que j'en veux à personne. Parce que personne ne m'a menti.

Alors souvent, j'ai envie de me faire rentrer dedans par une voiture, pour sentir mon corps. Parce que je sens qu'il vit comme ça. Et que je suis accro à la vie.
***

Lundi 15 septembre 2008 à 23:08



 Autrui et le Beau

[...]
"Il y a des milliers d'autres sur la planète, pourtant il y a bien une chose qui les regroupe tous. Le Beau.
 Mes parents ne m'ont jamais appris ce que c'était le beau. Ils m'ont appris le pratique. Le Beau a-t-il
 autant d'importance dans un contexte de paupérisation ? Le Beau est-il un luxe auquel j'ai pu avoir accès
 dès ma naissance ?

La relation que j'entretiens avec la beauté est très complexe. Je vois ça comme une compétition
 personnelle. Je veux respirer le beau. C'est de l'orgueil. La beauté ne m'apportera rien de plus. Mais je la
 veux. Je ne veux pas de cette beauté feinte. Je veux me regarder dans un miroir et ne pas soupirer en
 regardant un ventre non musclé, flasque, bedonnant ; des cheveux désordonnés, jamais à la bonne
 longueur ; ou des boutons cumulant, des lèvres gercées. Je veux le parfait, partout.

Sans doute est-ce pour un but de désir reçu. Soyons honnête, ça doit être ça. Toujours être apprécié de
 plus en plus. L'anti-humilité qui fait que mon corps ne me satisfait jamais donc ne se satisfait jamais à
 lui-même.

C'est comme ça."

extrait des Lignes, Autrui et le Beau, 2008

***

Morgan a dit
"À partir d'aujourd'hui, vous vivez BTS.
Vous pensez BTS, vous bouffez BTS. Mais en tout cas BTS BTS
"

Je suis désolé de ne mettre que des textes issus de mes notes pour un bouquin que je prépare, au lieu d'un véritable article. Mais plus je les lis et plus je me dis que c'est exactement moi ce soir. Alors c'est égocentrique, d'accord, mais bon, un blog n'est-il pas égocentrique?

J'ai l'impression d'être une sorte de "tac-tac", objet de mouvement perpétuel qui chasse un trauma, pour en prendre un autre et revoir arriver l'autre au galop. Je ne comprends pas pourquoi j'ai toujours besoin de m'éclater le cerveau alors que tout paraît simple pour les autres, sans problèmes. Moi j'vais avoir 19 ans bientôt (on va dire avant que j'ai eu le temps de péter un câble à l'école...du moins j'espère...), et je bloque sur des conneries, sans cesse à me demander si c'est bien, si c'est pas bien, à tirer conclusions hâtives de tout, de n'importe quoi. Qu'est ce qui se passe dans ma tête...pourquoi? L'herbe est pas plus verte ailleurs?

J'me dégoûte rien qu'à m'entendre penser, rien qu'à savoir que ça va pas alors que ça devrait aller très bien.

Rien à faire...je suis bel et bien un gros dossier. Mon bonheur devrait résider en ce moment même avec mon chat qui ronronne sur mes genoux. Mon bonheur est à 40000 lieues d'ici pour une raison, presque totalement inconnue. Je devrais me contenter de ce que j'ai. La moitié de l'humanité voudrait ma vie, et moi j'trouve le moyen de pas l'aimer.

Un problème chassé, hop j'men invente un autre, et quand j'aurais chassé l'autre, j'en aurais trouvé un autre. J'dois en fait aimer me sentir mal quelque part, aimer déprimer, aimer traîner les pieds. J'pourrais porter des T-shirt "No Future" ou d'autres avec la gueule du Ché pour exprimer mon malaise de gamin. Nan moi j'trouve ça beaucoup plus sophistiqué de réfléchir sur ma condition et dire sur une connasse de page blogale.
"Hiiinn trop nulle la vie. C'est naze..."

J'vous jure...


***

Les Promesses Oubliées

"Je ne saurais prédire si j'aurais des enfants, si oui avec qui, combien ? Je laisse au futur le soin de
 décider. Bien souvent, je me demande où est la légitimité d'enfanter. De quel droit ais-je le droit de faire
 vivre un être qui n'a rien demandé ne serait-ce qu'en faisant appel à Darwin pour prétexter une survie de
 l'espèce ? Etant homme, je ne porte pas l'enfant, je ne suis que l'élément déclencheur de sa vie, la
 condition Y de sa mise en route sur le chemin de la vie. De quel droit, par pur égoïsme, je peux faire
 souffrir un être vivant en le faisant vivre ? Car ne nous y trompons pas, la vie est une succession de rires
 et de joies, mais aussi de pleurs et de souffrances. Quand l'horizon du monde permet d'aller au plus mal,
 comment peut-on engrener une vie dans le rouage ?

[...]"

extrait des Lignes, Les promesses oubliées, 2008


Lundi 15 septembre 2008 à 21:55



"Il semble que vous vous mépreniez sur un point..."
"...?"
"L'amour n'a rien de confortable."


J'me sens moche, j'me sens idiot, j'ai envie de me foutre des claques.
J'men veux, j'me déteste.
Cette Tapisserie a tout recouvert, enfin, hélas.
Aujourd'hui je suis rentré à l'école. C'était pourrave.
J'en ai marre de me sentir comme ça.
Constamment pensant/ronchon
C'est naze...c'est nul.


***
 La Tapisserie.

"Au fur et à mesure que je décolle ma tapisserie, je prends conscience de ce que cela implique. Dans ma
 précipitation d'en finir avec les motifs de radios et de bonshommes souriants, je n'ai pas pris le temps d'y
 réfléchir. Pourtant, chaque pan de papier peint porte un souvenir, a une existence. Achever sa tapisserie
 n'est pas aussi simple, alors je regarde.

Ici on ne les voit pas mais il y a d'innombrables trous de punaises, témoins de ma folie meurtrière des
 posters. Là on voit la trace d'un cadre. Finalement, la tapisserie tient lieu de mémorial sacré et on ne vient
 pas à bout d'un mémorial sans scrupules. Le seul moyen d'avoir le courage de s'attaquer à l'ennemi de
 l'évolution c'est de désacraliser ce qui, malgré moi, a pris la place d'un démon – donc d'une idole-. Je
 prends un marqueur, et je prends Le Passeur de Loïs Lowry, souvenir délicieux de Julie, un escabeau et au
 dessus de ma porte…j'écris. Puis un autre livre, un autre endroit et j‘écris jusqu'à épuisement du marqueur,
 jusqu'à ce que mes murs soient couverts de Pennac, de Ponti, de Schmitt et de nombre de leurs confrères
 (et consœurs). La littérature vient à bout de mon enfance, comme si la culture et le savoir étaient le seul
 moyen de dégrader le symbole de l'ignorance et de l'innocence.

Je dégrade ma Tapisserie en la sacralisant encore plus. Au delà du sacré, j'en crée un autre pour qu'elle
 perde son agressivité, le nouveau sacré qu'en procure les mots retire la menace de retirer du mur 10 ans
 de vie commune. Au fond, ce que je fais est un divorce. Je divorce du gamin qui me colle aux basques
 depuis un moment déjà…"

extrait des Lignes, 2008.


Mercredi 10 septembre 2008 à 15:31


Les jours ont passé et on dirait que toute une vie s'est écoulée.

Je ne suis pas de ceux qui mettent la photo de leur copain/copine en mettant un "Je-t'aime" en dessous. Non mais!. (Donc si vous voulez me trouver en photo dans un autre blog, c'est désormais possible.)



Les nuits s'enchaînent, et les couchers, toujours plus tardifs. J'essaie de ne pas penser à la rentrée. Je n'ai pas envie d'y aller. C'est marrant les sentiments, c'est comme des gros caissons de basses. Des fois, ça boum fort.
Vendredi, je reprendrais le bus, pour aller à mon école, où j'y passerais ma vie, où j'entendrais chaque jour le terme de "métiers passions" en me demandant si c'est vraiment ça que je veux. Je scruterais mon portable pour voir l'heure défiler. J'écouterais France Inter, le soir dans le bus, ou bien un truc qui me permettra de dormir dans le bus. Certains soir, au lieu d'aller Rue de la Jalles, j'irais sûrement rue Dupaty. Et quand les autres fois, je rentrerais chez moi pour bosser (parce que oui, il va falloir s'y mettre à un moment), je regarderais ma nouvelle chambre avec satisfaction en me disant.
"C'est fini...Tu n'es plus un gamin."

Et puis qui sait...? J'arriverais peut-être -sans doute- à finir d'écrire ces deux livres.

***

Des fois, la nuit, de la musique pourrie,
ça fait énormément énormément de bien.
Un petit air électro, de techno, de trance...

Pic en haut... pour Fanny.
"Yanda est un Cacaaaaa"


Et j'ai le droit de tripper comme je veux...


Dimanche 7 septembre 2008 à 19:12


Rentrer de vacances, se précipiter chez elle,
et puis regarder son mur blanc.
Y écrire, y dessiner, et puis se demander ce qu'on va mettre.
Ecrire son enfance, la recouvrir.
C'est marrant la vie des fois.

Et puis un peu de photos, Et puis pas l'envie de rentrée,
mais l'envie de faire autre chose.


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