Mercredi 9 mars 2011 à 0:11

 J'ai couru dans les allées, à la recherche de ce qui n'est plus.
Nous étions tous ensemble, mais moi seul était avec eux.
Les hautes cimes des pins de la montagne. Ceux que je ne connais que trop bien.
Je me dis alors que l'Anneau de Tolkien c'est la machine. Mais il n'y a pas d'anneau.
Il y a juste moi assis sur ce mur en pierre qui n'existe pas, qui sent le vent frais et qui me dit:
"Je ne peux respirer dans un endroit où il n'y a pas d'air."
Alors à mes pieds la rivière coule. Et soudain les poissons. Qui nagent.
Ils font ma taille et m'appellent. Alors je les suis, et devant moi l'arbre se dresse.
Je regarde son écorce et je grimpe dessus, sur son gigantesque tronc.

Je ne sais pas où je vais.
Je sais juste que ça n'existe pas, et qu'il ne faut surtout pas que je me réveille.

Lundi 29 novembre 2010 à 13:30

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SEQUENCE IV - INT - JOUR - Bureau d?ELIN. 

Orion est de nouveau prostré devant le bureau d'Elin. De l'autre côté, Elin le regarde, un peu perdue, mais curieuse.

Orion:
Il faut faire la dictée, Madame. C'est l'heure.

Elin:
Comment sais-tu que c'est l'heure? Il n'y a plus d?horloge.

Orion:
Il faut faire la dictée, Madame.

Elin saisit une feuille blanche et un crayon à papier. Puis les pose devant Orion. 

Elin:
Dessine moi plutôt quelque chose. Ce qui te fait plaisir.

Orion redresse les yeux, surpris. 

Orion:
Mais on ne peut pas. On a pas le droit. Il faut faire la dictée.

Elin:
On la fera après.


Orion se saisit lentement de la feuille et des crayons de couleurs. Devant ses yeux, les couleurs se mélangent. Mais sa main est sûre. Des touches de bleus viennent, sous les yeux fascinés d'Elin, côtoyer des larges bandes de jaunes. Quelques touches de verts s'invitent dans le tableau. Orion distingue Elin lui sourire, avant de se concentrer de nouveau sur son dessin.

Orion plaque son dos contre le dossier de la chaise. Ravi, mais essoufflé comme après un effort physique.

Orion:
On arrête là pour aujourd'hui. On continuera demain.


Elin regarde le dessin d'Orion, et sourit.


Elin:
Et si c'était toi qui me faisait la dictée?


Orion se redresse, étonné.


Elin:
Tu me dictes ce que tu as dessiné. Quand j'ai fini, tu corriges mes fautes.

Orion est toujours stupéfait.

Orion:
On a le droit?

Pour toute réponse, Elin sourit. Elle s'empare d'une nouvelle feuille blanche et d'un stylo et montre qu'elle est prête à écrire.

Orion se lève de sa chaise et se tient bien droit. Il prend un air sérieux et solennel.

Orion:
Dictée d'Angoisse numéro un.

Elin écrit avec application. Orion arpente la salle. Tantôt il prend un air très sérieux, imitant les professeurs, tantôt il marche par acrobaties, maladroitement, comme s'il voulait tester de nouvelles manières de se déplacer. Au fur et à mesure de la dictée, la vision d'Orion se fait plus vaporeuse, le décor se brouille. Elin écrit frénétiquement sous la dictée d'Orion.

 

Orion:
Des fois on voit clair, et des fois on voit flou. C'est les rayons du démons de Paris qui font ça. Ils me forcent. Des fois je me vois, et on a envie de se donner des coups de poings. Les autres enfants, on a pas envie de leur donner des coups de poings, mais le démon casse tout. Le démon, il mange les gens. Les digère. Et les recrache dans la rue. On les voit quand on vient à l'école. Le démon les rend déjà morts. Alors nous, on court pour échapper aux rayons du démon. On vient ici pour se protéger. Mais des fois ça ne suffit pas. Alors quand on va pas bien, je vais sur les îles sans temps. Là-bas le démon n'existe pas. Et je vois. Et j'entends.

 
 

Les îles sans temps, 2010

Dimanche 28 février 2010 à 1:01

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"Parce que je m'assois sur les marches du métro, et je sens l'air qui s'y engouffre. Les gens qui montent se demandent si je suis un mendiant devant lequel ils doivent passer sans se sentir trop mal. Ceux qui descendent essaient juste de m'éviter et claquent la langue d'un air agacé. Mon manteau est sous moi, et j'ai enfilé un T-shirt à la place de la chemise tachée qui tient sur mon épaule. J'entends un bateau qui passe sur la Seine, et soudain je prend conscience. De l'incroyable silence qui s'était installé dans Paris à ce moment précis. Cet incroyable silence qui m'a permis de distinguer les clapotis de l'eau. Cette infime fraction de seconde qui a créé un trou sonore que moi, au fond de mon refuge souterrain où personne ne me trouvera jamais, ait été le seul percevoir. 

Je me lève brusquement.
Le vacarme a repris.

Sur l'autre rive là-bas. Un peintre. Semblable à celui que j'avais photographié. Indifférent au bateau mouche qui s'éloigne. Je cours sur le trottoir en ne le quittant pas des yeux. J'essaie de maintenir ma veste et ma chemise qui manquent de s'envoler. Je cours, j'ai peur que le peintre là-bas ne soit qu'une illusion, qu'un mirage de mon esprit. Je traverse le pont, haletant. Je bouscule deux trois passants que j'ignore. Seul lui compte. Lui et son chevalet.

Je descends les marches deux à deux. Et ralentis le pas. Je m'approche doucement, pour ne pas lui faire peur. À pas feutrés je l'approche, comme s'il s'agissait d'un animal rare à capturer. Je regarde sa nuque. Pendant quelque secondes. Je ne sais pas ce qui m'a pris, ce qui m'a poussé irrémédiablement vers cet inconnu que je ne connais pourtant que trop bien. Une sorte de magnétisme issu d'une magie oubliée de la capitale.

-Je vous ai photographié cet été.

Il se retourne. À peine surpris. Il semble sortir d'une longue rêverie et ses lunettes carrées, posées au bout de son nez, appuient le fait qu'il me dévisage maintenant. Curieux, il m'observe maintenant, tranquillement avant de prononcer dans sa barbe grise un bref "ah bon." Je sors d'une enveloppe cartonnée, le cliché que je portait sur moi.

-Ce n'est pas moi. dit-il.

Et je me sens rougir. Décontenancé j'essaie de trouver la différence entre les chapeaux, les vêtements, mais tout paraît indiquer que c'est le même homme. Finalement il sourit et prend le cliché. Il le regarde, rigole, puis me le redonne, avant de se replonger dans sa peinture.

-Ce n'est pas moi, parce que c'est un autre tableau."

Les Fleurs. 2010


***

Il a admit par la suite que c'était bien lui que la photo montrait, mais que ce n'était pas vraiment lui parce qu'il peignait un autre tableau. Puis il a posé ses pinceaux et m'a expliqué que tout dans cette ville valait le coup d'oeil à condition que l'on s'arrête pour le regarder. C'était une de ces personnes que l'on croisait souvent en pensant: "c'est un original. Il divague." Et alors qu'il me parlait, et que je me noyais dans sa peinture, je sentais au plus profond de moi ce qu'il voulait dire. À chaque fois qu'il donne un coup de pinceau, il le vit, il le sent, c'est lui qui s'exprime. Il est dans sa peinture. Lorsqu'il l'a finit, une partie de lui meurt. "Chaque nouveau tableau, c'est un nouveau moi. Je prends mon tabouret, mon chevalet, mes pinceaux, je les pose et c'est une nouvelle partie de ma vie qui commence". 

Je crois que nous avons parlé pendant une heure. Surtout lui en fait. Nous ne nous connaissions pas, et rien ne nous rattachait ordinairement. Mais finalement je crois que le fait que j'eusse couru pour lui dire que je l'avais photographié l'a un peu ému.

Lundi 16 février 2009 à 0:37

 
 
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"Rien

Face à moi. Le vide vertical. La nudité murale.  Face à moi. Ma Tapisserie. Avec des bonshommes qui sourient sur leur moto. Avec des radios. Et puis parfois rien. Juste ce jaune.

    Je suis assis sur le sol de ma chambre, mon corps reposant sur mes mains placées légèrement derrière moi. Je regarde mon mur. Les cadres et posters sont posés à même le sol. Il n’y a plus rien. Je voulais le faire. Juste pour voir ce que cela faisait. Un mur sans rien.

    C’est vrai qu’il est beau ce jaune. Les années ont passées et il a conservé sa chaleur quand le soleil pénètre dans la chambre par la fenêtre. Et autant que je l’aime, je le déteste. Je hais ce jaune, ces radios et ces motos. Je les trouve insupportables. Quoiqu’il arrive, les bonshommes sourient toujours et le jaune est toujours jaune. Un sourire exaspérant qui donne des envies de cutter. Des grands coups, comme ça. Des grands mouvements de bras qui trancheraient net le papier peint.

 

    Un mur sans rien, qui existe que pour lui même. Sans ornements, sans décorations. Un mur, et son papier peint. Comme au début, quand ce n’était pas meublé, quand j’étais un petit garçon. Il n’est pas laid comme papier peint. Je pourrais avoir celui de mon petit frère qui bat le mien à plat de couture dans le domaine chambre d’enfant. Le mien est juste…plus à mon goût. Je ne peux plus le voir.

 

***

 

Mes études consistent à faire des puzzles. Des puzzles d’images. J’en prends deux, j’essaie de les assembler. C’est un long travail de patience pour trouver les deux qui collent parfaitement ensemble. Souvent les deux pièces semblent correspondre et en forçant un peu… ça marche…sans marcher. Et puis au final on trouve la pièce unique, au bon moment, qui collera parfaitement. On prend un peu de temps pour la placer. On sait que c’est celle là qui ira, pas une autre. Et une fois placée, on la regarde et la reregarde pour contempler ce que l’on est capable de faire, comme on regarderait un puzzle achevé.


Il fait chaud dans le studio. L’orage tonne dehors. Dehors c’est le déluge des soirs d’été. On dirait que le ciel a tant accumulé d’eau qu’il se sent obligé de tout libérer d’un seul coup. Je sors du studio et arpente les couloirs de l’école. Dans l’entrée, les élèves regardent, muets, la rue s’inonder peu à peu. C’est comme un spectacle. Dehors des gens courent en tenant parfois une sacoche au dessus de leur tête. Ceux qui sont dans l’entrée tournent la tête pour suivre les passants. Mais jamais personne ne rompt la loi du silence.

    Je suis de retour devant les écrans du studio. Brice, assis devant moi, argue pour la millième fois avec Julie sur le meilleur montage possible. Je crois que l’un d’entre eux s’est retourné pour me demander ce que j’en pensais. J’ai répondu. Je ne sais pas quoi, mais j’ai répondu. Mon esprit est occupé par quelque chose. Une de ces idées qui prennent tellement d’ampleur qu’elles finissent par occuper toute l’attention possible.

 

    Je me lève, je me dirige vers un autre écran, je m’assois devant lui, et j’y vais. Je place une photo d’un des membres de l’équipe, puis j’écris un texte en blanc. J’essaie de faire un générique de fin. J’agence, je teste, je fais apparaître, fais disparaître, je cherche une musique, je coupe, je recolle, mon regard se perd dans la luminosité des écrans. J’oublie que je suis dans un studio. Il n’y a plus que le film, le générique, la succession d’images, son sens. Il n’y a plus de gens autour de moi, ils n’existent plus. Tout le monde travaille silencieusement, sans prêter attention à la mille-et-unième dispute entre Brice et Julie.

 

    Des papiers peints. Je vais mettre des papiers peints.

 

    Mon téléphone sonne sur la table. Il me tire de ma rêverie. Je le saisis et aperçois le visage de mon père, à moitié coupé par une photo mal cadrée.

 

    -Allo ?

 

    Mon père. Lointain. Je n’entends rien. Je me déplace pour capter du réseau. Il parle lentement, sans s’arrêter, mais je ne l’entends toujours qu’à moitié. Je sors du studio, et m’assois sur une marche dans les escaliers.

 

    -Grand-Père est mort.

 

    La voix, soudainement nette. Nous échangeons quelques mots. Brefs. Sans expansion. Des « ah », des « oui », des « okay » qui répondaient à ses phrases brèves. Il raccroche soudainement. Me laissant sur les marches. Je ne sais pas bien ce que je ressens.

 

    Chopin prend place dans le studio. Deux trois notes de piano. Je ne pleure pas. Je ne ressens même pas de la tristesse. Je ne suis pas un personnage de livre qui exprime des sentiments coupés au rasoir. Il n’y a pas d’abîme sans fond, il n’y a pas de sol qui se dérobe sous les pieds. Il n’y a pas de montée de larmes, pas de je m’en foutisme. Rien de tout cela.

 

    J’appuie mécaniquement sur une touche du clavier, lançant la lecture de la première ébauche du générique de fin. Je le vois défiler devant mes yeux, mais je ne le vois pas. Je pense « Il y a un autre générique de fin, ailleurs, d’un film projeté qu’une fois, sans rediffusion. » Et je ris de moi. Secoué de spasmes, je ris de la pensée mélodramatique que je viens d’avoir. Je ris du ridicule de la phrase. Je ris de moi-même. 

 

    Mille-deuxième dispute entre Brice et Julie. Qu’est ce que j’en pense Brice ? Je ne sais pas. Je suis en train de te dire quelque chose, mais impossible de savoir quoi. J’ai dû dire quelque chose en faveur de Julie, car elle affiche un air victorieux. Je suis désolé. Je ne sais pas ce que j’ai dit. C’est sorti. Il y a ces écrans devant moi, et moi, debout au milieu du studio, sans trop savoir.

 

Rien.

 

    Mais alors, vraiment Rien. Comme si l’on venait de m’annoncer que, ce soir, on allait manger du chou. Pas d’embrassades, pas de crises de larmes, rien. Suis-je normal ? Pourquoi je ne ressens rien ? Suis-je devenu tellement insensible que la mort de Grand Père ne m’affecte pas ? Cette simple idée m’affecte plus que la nouvelle. Mes camarades me regardent. Joanna agite sa main devant mon visage. Et dans un rire…

 

    -Eh bien ? Ca va ?

 

    Je souris, je réponds « Oui ». Ca va.

 

  

 

A62

 

Dans la voiture, je regarde l’autoroute. Ce sont des centaines de gens que l’on croise. Des anonymes. Des inconnus. Et pourtant compagnons de voyage. On regarde leur provenance. Finistère. On s’imagine le pull-over marin et la barbe au moins naissante. Ici des Marseillais, et leur pays de soleil. Les autoroutes sont l’endroit des rencontres muettes, une agora rapide de culture.

 

Je songe à tous ces inconnus. A toutes ces personnes que je ne connais pas, qui passent anonymement à toute vitesse dans un sens ou dans l’autre. Par bien des côtés, les autoroutes peuvent être l’analogie de la vie. Une vie à toute vitesse. Un voyage d’un point à un autre. On passe toute sa vie mine de rien à voyager, à choisir sa destination, à prendre des déviations, à bloquer dans des bouchons. On s’arrête sur des aires de repos, on change de compagnons de voyage. Et on reprend le voyage à cent kilomètres à l’heure, dans un paysage que l’on ne prend plus le temps de regarder.

 

Dès lors, les inconnus dans les voitures ne sont plus des barbus bretons, ni de fringants parisiens à la recherche de campagne. Tout le monde est rangé au même rayon. Des vivants filant à toute vitesse vers la fin du voyage. Des futurs morts dans un cercueil roulant.

 

 

Quand nous étions enfants. Nous nous amusions des autres voyageurs de l’autoroute. Nous cherchions les barbus dans des voitures rouges. Et toujours l’un de nous était assez malin pour compter notre père dans le lot. Nous souffrions de l’ennui et nous inventions des jeux pour nous occuper. Assis à ma place aujourd’hui, je cherche des yeux les barbus dans des voitures rouges. Mais le jeu, me semble moins palpitant. Moins vital. Le jeu prenait des tournures de mission lorsque nous étions enfants. Il était essentiel de gagner, et donc pour cela de se concentrer au maximum pour être le premier à voir et à crier.

 

« J’en ai vu un ! »

 

Nous nous répandions en dispute pour savoir qui l’avait vu le premier. Nous faisions appel à nos parents pour l’arbitrage. Le jeu se finissait et débouchait sur un autre. Sur une découverte de nouvelles personnes. Le nez rivé contre la vitre. 

 

Aujourd’hui, nous avons nos baladeurs MP3, le casque sur les oreilles, les Gameboy et autre gadgets. Les gens dehors n’existent plus. La voiture devient un monde qui se meut, indépendamment des autres mondes, des autres voitures. Et dans ce petit monde, en s’en crée un autre. Toujours plus petit. Plus de dispute, plus de compétition. En grandissant, il n’y a plus que l’attente de l’arrivée qui est là. On essaie d’occuper le voyage pour qu’il soit le moins long possible, le moins pénible.

 

Je regarde alors le paysage. Et je prends conscience de la finalité du voyage. La mort au bout. Celle de Grand-Père. Elle ne m’avait jamais occupé l’esprit avant ce moment. C’était un fait quelque part rangé dans ma mémoire. Que j’avais archivé pour continuer à travailler sur mon film, l’esprit tranquille. Et puis la mort de Grand-Père me revient brusquement, et je prends conscience.

 

Grand-Père est mort.

 

Un gouffre s’ouvre alors, dans lequel je plonge muettement. Un abîme de tristesse m’engloutit. A retardement, la nouvelle me heurte de plein fouet. Comme si notre voiture en avait percuté une autre."

Les Particules Complexes, Rien & A62, 2009
© texte protégé par les droits d'auteurs.


Mardi 6 janvier 2009 à 21:58

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"Et le moteur vombrissait, régulièrement,
et la voiture avalait la route. Ni lui, ni moi n'échangions de paroles,
les yeux fixant le loin, en attendant de voir apparaître au loin des lueurs.
Les arbres sur le côté de la route n'étaient plus que des lignes floues,
à peine visibles dans l'obscurité de la nuit. À côté, le gouffre,
invisible, présent. Et la conscience.

Toujours plus vite. Et le vent qui décoiffait nos cheveux.
Un vent à peine frais, chargé des chaleurs de l'été.
Et ma main qui serrait la poignée, comme si c'était la dernière chose qui lui restait.
Et les yeux toujours rivés sur la route. Sur des minutes qui semblent durer des heures,
et des micro-secondes à la fois. Le Coeur qui bat. Et soudain, le bout du chemin.

Le frein qui joue et la voiture qui dérape.
Nous sortons chacun.
Et c'est ce rire.
Ce soulagement.
Les phares semblent vouloir pénétrer la forêt qui refuse leur intrusion.
"Combien?" demande-t-il.
"3min31" répondais-je.
Et de nouveau nous éclations de rire."
extrait du Voyage en Barque, 2009

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