Mercredi 20 septembre 2006 à 18:39


Dimanche 17 septembre 2006 à 15:33


Vendredi 11 août 2006 à 19:17

Alors ce qui suis est le début d'un recueil de quatres contes qui s'intitule la Fleur Impériale. Il est en projet que je l'offre à Héloïse donc bien sûr, tout le monde la boucle et interdiction d'en parler à la principale concernée. Bienvenue dans les petits contes japonais du petit Keitaro.



La Fleur Impériale

L'eau s'écoulait calmement devant ses yeux. Dans la tranquillité d'un soir à Kyoto, personne ne songeait à regarder la pleine lune nippone s'élever peu à peu dans les airs. Les poissons dans l'eau observaient avec leurs yeux globuleux l'étrange inconnue qui se penchait au-dessus d'eux. Doucement, une à une, des perles de tristesses roulaient sur ses joues et s'écrasaient dans la petite rivière, comme une fine pluie d'été qui apporte les pluvieux jours d'automne. Elle avait attaché son sac de voyage autour du cou, en prenant bien soin de le remplir de lourdes choses auparavant. C'était fini. Takehiko avait disparu dans ce tragique accident de voiture. Elle avait vu son crâne fracassé sur la chaussée, baignant dans une mare de sang. Elle avait aussitôt tourné la tête et s'était éloignée pour vomir. Depuis elle n'avait jamais revu le corps de son frère. Pour l'enterrement, ses parents étaient venus, puis étaient repartis aussitôt faire du business à Londres, New-York ou Chicago, la laissant seule ici dans son appartement à Kyoto. Son grand-père lui avait rendu une petite visite, pour la consoler. Puis maintenant juste trois jours après la disparition de Takehiko, elle se retrouvait seule, sans épaule pour pleurer, sans famille… En trois jours, le monde avait déjà classé Takehiko dans les faits-divers du journal, que le temps efface.


            Doucement elle se leva, résolue comme jamais. Elle s'approcha encore plus du bord et songea une dernière fois au garçon qui ne l'avait jamais regardé. Elle voulait en finir, sortir du monde pour toujours, faire partie des faits-divers du journal, que le monde oublie.


-Alors tu vas vraiment faire ça ?


            Elle se retourna vivement, piquée par une voix qu'elle reconnaissait. Dans ce geste brusque, sa cheville heurta une pierre et lui fit perdre l'équilibre. Elle se sentit partir en arrière et ferma les yeux ; les innombrables pierres qu'elle avait posées au fond de son sac l'entraîneraient inexorablement au fond, et le visiteur ne pourra rien y faire, c'était enfin le moment.


            Dans son impression de soulagement, elle sentit une main s'agripper brusquement à son poignet et la relever vers le rivage. Quelqu'un la ramenait à la vie, quelqu'un l'empêchait d'aller rejoindre son frère. Elle tomba à genoux sur l'herbe du parc, toujours les yeux fermés.


-Je persiste à dire que ce n'est pas une bonne idée.


            Elle ouvrit les yeux. Elle reconnut la voix, et se mit à pleurer de plus belle. Elle était en train de rêver car dans son esprit, le possesseur de cette voix venait de périr dans un accident de voiture. Elle ne pensait pas que son frère puisse se trouver devant elle, trois jours après sa pseudo-mort.


-Io, tu te relèves ?


Io leva les yeux. Elle l'avait devant lui, son frère Takehiko…


****


Dans la douceur du soir, Io marchait lentement avec son frère retrouvé. Elle ne savait pas si elle était heureuse ou apeurée d'avoir son frère qui la serrait dans ses bras, mais elle tenait à prolonger ce moment aussi longtemps qu'elle le pouvait.


-Takehiko ? murmura-t-elle.

-Oui ? répondit le garçon.


Elle ne savait pas trop par où commencer. Elle savait que son frère était mort et qu'elle avait contre elle un esprit ou un fantôme. Elle savait aussi que quand il repartirait, elle le perdrait pour une seconde fois.


-Non rien… ce n'est pas grave.


Takehiko entraînait Io dans l'immense parc de Kyoto, désert à cette heure-ci. Au coin des allées, les flammes des petites lanternes tremblotaient face au vent du soir qui apportait douceur et calme, relaxation et repos. Passant sous une arche, un oiseau insomniaque s'arrêta pour voir passer l'étrange couple. Le vent continuait de souffler, alors que derrière eux, les néons de l'immense métropole clignotaient. Ils arrivèrent devant un étang où les fleurs de lotus étaient toutes fermées à l'exception d'une. Takehiko fit asseoir sa petite sœur, et lui mit sa veste sur les épaules. Il regarda la fleur de lotus. Io elle luttait pour ne pas fermer ses yeux humides…


 -Tu te souviens de Grand-Mère ? demanda Takehiko

-Bien sûr, comment l'oublier ?


La Grand-Mère de Io et Takehiko s'occupait souvent d'eux. Elle était à la fois vive et à la fois d'une douceur sans pareille. Elle habitait dans l'île du Songe, un minuscule lopin de terre émergeant de l'océan  qui semblait ne pas vieillir, être hors du temps. Kioshi, la grand-mère, s'occupait de ses petits enfants, lorsque les parents de ceux-ci partaient dans différents voyages d'affaires, c'est-à-dire toute l'année. Io et Takehiko avaient passé leur enfance dans les paysages calme et enchanteurs de l'île du Songe, jouant tout les deux, allant dans la minuscule école unique de l'île, côtoyant les pêcheurs, discutant avec les vieilles dames, et même rendant visite aux vieux moines du Temple au sommet de la colline. Kioshi, le soir prenait ses deux petits-enfants avec elle et les emmenait au fond du jardin sur un minuscule banc fait en bambou. Là en regardant les étoiles où la petite mare au milieu du jardin, elle leur racontait des histoires…des magnifiques histoires qui enseignait toujours une morale…de merveilleuses histoires qui se prolongeaient dans les rêves des enfants…Puis un jour Kioshi ne s'était pas réveillée…elle restait impassible, son éternel sourire aux lèvres, immobile comme une statue. La vieille dame avait été enterrée au fond du jardin dans une cérémonie très intime à laquelle les parents de Io n'avaient même pas pris la peine d'assister. Io avait reçu en héritage la maison de l'île du Songe…elle en avait loué une partie, puis était partie faire ses études.


-On était devant une mare comme celle-là quand elle nous racontait des histoires. Poursuivit le garçon

-C'est vrai.

-Il y avait aussi une fleur de Lotus qui ne se fermait jamais.

-…

-Tu te souviens de l'histoire de cette fleur de Lotus ?

-Oui…


            Un soir, Io avait demandé à sa grand-mère pourquoi il y avait toujours un lotus qui ne se fermait jamais dans cette mare. Kioshi avait répondu à ceci en racontant comme à son habitude une merveilleuse histoire. Le lendemain et le surlendemain, le lotus attirait l'interêt des deux enfants plus que d'habitude, et ainsi, ils avaient décidés de creuser à leur tour une mare où il y aurait un lotus éternel.


-Takehiko…

-Oui ?

-Raconte la moi s'il te plaît…




Dimanche 6 août 2006 à 20:57


L'aventure part d'une image.

Je n'y arrive pas... décidemment l'écriture c'est dur en ce moment... J'vais peut-être écrire à Héloïse ça me détendra...d'autant plus que j'ai paumé ses lettres, mais ça chut faut pas le dire.

Je me suis encore évadé dans ce monde lointain, dans ce monde fantastique que je me suis crée pour moi... Un énorme monde impossible à décrire. C'est pour ça que j'écris et que je fais des films, pour donner vie à mes mondes, mais un monde quand il ne se passe rien dedans reste un monde creux sans interêt.

Devant moi s'étale à des milliers et des milliers de kilomètres de remparts, je suis face à un problème, comment pénétrer dans le monde de derrière quand un mur vous barre la route. "Quand tu as un obstacle, contourne le plutôt que de te fracasserle crâne dessus".Une entrée apparaît au loin, elle est gardée par deux malheureux gardes qui me refusent le droit d'accès.

Le droit à l'évasion devrait être universel.

Les gardes se dissipent... Je peux alors passer en paix dans ce monde que je retrouve, dans un monde familier où je suis un mage, un mage des mots, qui sillonne ces contrées lointaines pour narrer quelques contes et légendes aux enfants sans bonheur, aux enfants sans espoir.

-Grand-père?
-Oui.
-Raconte moi une histoire...
-Je suis fatigué.
-Juste une.
-Alors une sur un pays que tu  n'as jamais vu.
-Bien sûr.
-C'est l'histoire d'un vieil homme dont la petite fille demande sans cesse des histoires. C'est l'histoire d'un vieil homme qui va mourir en marchant au frais, sans avoir pu trouver ce qu'il cherchait... C'est l'histoire d'un homme usé par une vie bien trop longue...usée par la Magie du monde. C'est l'histoire du vieil homme qui va mourir dehors.

et Grand-Père ouvrit la porte et sortit.

préambule de "Près de la Mer" Sylvain Barbatruck 2006

Mercredi 5 juillet 2006 à 15:56




Chapitre 2 : Près de la mer.

Le matin d'été se lève et l'odeur de l'herbe fraîche pénètre déjà dans ma chambre. Les volets sont ouverts, et le soleil a décidé de passer un moment en ma compagnie. Le son des flûtes me parvient déjà. Comment ne pas profiter de chaque matin, dans un lieu où justement chaque matin est un renouveau ? Chaque matin est unique, on y trouve toujours un détail qui ne nous parvenait pas et l'on découvre le bonheur de vivre… Le bonheur de vivre des choses simples.


 La lande irlandaise s'éveille, le fracas des vagues sur les falaises se mêle aux cris des mouettes, le vent souffle déjà. Je n'y tiens plus, il faut que je parte courir à travers ce merveilleux paysage. J'enfile un jean, un sweet, je chausse mes baskets et doucement sans réveiller mes vieux parents, je m'élance dans ce magnifique paysage. Courir en contemplant chaque chose, courir en appréciant la complicité des animaux, courir avec une douce musique de source inconnue dans les oreilles, tout ce dont peux rêver un homme est contenu dans ce moment. On ne grandit jamais en Irlande, la nature grandit avec vous et vous rends cette impression d'éternelle jeunesse et de complaisance. Tous vos rêves d'enfance sont conservés dans votre cœur et ne vous font jamais regretter d'être venu vous installer ici.


    Je suis venue de France, je suis venue de la région urbaine de Paris où les paysages gris et ternes se répètent sans cesse, et vous oppressent dans un stress permanent. Mes parents ont décidé de quitter leur pays, pour aller s'installer dans un endroit où la nature a toujours le dessus, où l'air est frais, où a mer, vous cerne sans cesse, où tout ce qui vous croise et magique.


Je m'appelle Maëlle, j'ai 17 ans aujourd'hui.


 

    Arrivé à la pointe de Ker'io, Je m'assoie sur un rocher, contemplant la mer, toujours avec cette douce musique dans l'oreille. Mais cette fois-ci la musique est nette est précise. Des notes de flûtes s'entremêlent avec les sons bref d'une harpe. Scrutant les alentours, j'essayais de découvrir qui jouait à cette heure matinale. Je ne découvrais rien et la musique devenait de moins en moins floue. Cette mélopée me rappelait des souvenirs étranges, une pointe de nostalgie s'empara de moi et réussit à me tirer une larme qui mourut sur mes lèvres.


    Décidée à reprendre ma route, en découvrant qui arrivait à sortir des notes aussi belles, je m'avançais à grandes enjambées dans l'herbe verte de la plaine. Passant par quelques détours, la mélodie ininterrompue s'amplifiait et semblait me guider comme un fil. Bientôt j'aperçus au loin une petite chaumière. Devant elle se tenait deux personnes, assises sur un banc. L'un deux laissait paraître de longs cheveux blancs alors que l'autre dévoilait des cheveux blonds.


    Les deux hommes étaient ma source, la source de la musique. En effet en m'approchant  discrètement je découvris que le vieil homme tenait une harpe celtique, et que le jeune garçon d'une vingtaine d'années articulait ses doigts autour d'une flûte traditionnelle. J'étais à présent qu'à quelques mètres, assise derrière un rocher.


    -Assez pour aujourd'hui, déclara le vieil homme.


    Il posa alors sa harpe dans un coin, et laissa le jeune homme rentrer seul dans la maison. La porte à peine refermée, il dit :


    -Tu peux sortir de ton rocher jeune fille.


    Étonnée je me relevais. Je me confondis vite en excuses, et déclarais que j'allais bientôt partir mais l'homme me rassura.


    -Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te dévorer comme l'an-diul*


    -Je suis donc si peu discrète pour que vous m'ayez repéré ?


    -Il faut être aveugle pour ne pas voir approcher une si jolie créature. Allez viens donc t'installer près de moi.


    Je m'exécutais, le vieillard m'inspirait de la confiance ? Mais en approchant je ne pus retenir un cri d'exclamation. Le vieil homme était aveugle.


    -Oui. déclara-t-il, la nature a décidé de m'enlever la vue, mais j'ai conservé une excellente ouïe. Je t'ai entendue arriver. Mais dis-moi… qu'est ce qui t'amène ici ?


    -Votre musique…Elle m'a envoûtée, je ne sais pas mais elle m'a guidée ici. C'était très joli.


    Je me sentais ridicule. Je ne savais pas quoi dire devant cet homme aveugle. Et après quelques minutes de silence, il déclara.


    -Joues-tu d'un instrument ?


    -Oui…Du fiddle** !


    -Voudrais-tu jouer avec nous ?


    -Je ne m'en sens pas capable désolé.


    Je me levais, alors près à repartir.


    -Tu nous quittes déjà ? demanda le vieil aveugle.


    -Oui, le soleil est déjà bien avancé et je dois rentrer chez moi.


    -Très bien. Yann !!!


    Le jeune homme que j'avais aperçu à la flûte sortit alors.


     -Dis au revoir à cette amie qui est venue me rendre visite… Elle s'appelle Maëlle.


    Je n'entendis même pas le son de sa voix… Concentrée sur lui, je fus frappée de stupéfaction. Ce corps découpé avec perfection, cet homme ni trop grand ou trop petit, cette chevelure blonde mi-longue coupée à la perfection, ces yeux bleus océans, je me perdais dans ce trop plein de bonheur. Un sentiment nouveau vint s'emparer de moi… Et plongé dans un sommeil léthargique, je rêvais. Puis brusquement reprise par la réalité, juste avant de m'élancer dans la plaine, je demandais en bafouillant sous le sourire bienveillant de Yann :


    -Euh pour jouer avec vous… ça tient toujours ?


    -Bien sûr, rendez-vous la semaine prochaine. S'exclama le vieillard.


     Et rassuré je courus à en perdre haleine dans la plaine. En me remémorant ces moments si brefs mais gorgés de bons sentiments. En me remémorant son sourire, sa chevelure. Bref en me remémorant sa personne.


extrait de Près de la Mer
Sylvain Bérard ~ 2005

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