((...et aussi un nouvel habillage bâclé...))
J'ai pris le portable entre mes mains. Et j'ai fait glissé le clapet. Je l'ai refermé. Puis j'ai fait reglissé le clapet, pour le refermer de nouveau. Sentir la petite résistance, avant que le système de fermeture s'accélère. Je me demandais alors comment je serais plus vieux.
Dans mon lit, je songe à demain. Puis au demain du demain. Et au demain du demain de demain. Une perspective assez fade. Cet air de saxo m'hypnotise complètement. Je ne sais plus en quoi je crois, mais le simple fait de voir des gens me suffit à vivre. Le simple fait de sourire, rire avec eux, de parler, de débattre. Ca me maintient.
Lorsque j'essayais de capter Tiphaine, à travers l'objectif de l'appareil photo, je repensais à cette phrase. "S'il y a bien un art qui est un art de la mort, c'est la photographie." Et de songer à quel point c'était à la fois vrai et faux. Que l'on figeait sur du papier le vivant, et que par conséquent la fixité lui ôtait toute son caractère vivant. Et à la fois, la photo vit. On peut entendre son petit coeur qui bat, ou le notre à regarder les photos s'animer dans notre inconscient. Imaginer les enfants de Doisneau rire...
Je pensais à tout cela pendant les multiples photos que l'on a pris Tiphaine et moi aujourd'hui. Je me suis assis un moment après, et j'ai pensé à mon portable cette nuit. En le tripotant, je songeais que tout changeait et qu'il était ridicule de dire que c'était bien ou mal. Je vois les photos que je faisais avant, les montages que je faisais avant, et je me dis que l'on est toujours amené à évoluer, peut-être pas à progresser, mais à évoluer.
Et finalement...je trouve ça très optimiste.