Jeudi 22 janvier 2009 à 19:18

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Ce matin, comme chaque matin, il y avait la radio d'allumée dans la cuisine. La radio, c'est Papa. Sur France Inter. Je sens l'odeur du pain grillé, même s'il n'est pas là. Il suffit que la radio soit allumée, sans personne dans la cuisine pour que je sente qu'il est là, quelque part.

Ce matin, on parle des hôpitaux. On fait peur aux gens, on leur dit que ce n'est pas sûr et que des enfants sont mal soignés. Je dis "on" parce que je ne pourrais nommer l'immense crétin qui a décidé que le moment privilégié que j'ai chaque matin avec mon papa soit marqué par les mauvaises nouvelles du flash info de 7h00.

J'ai l'impression qu'il se crée une sorte de complaisance dans l'état craintif en ce moment. C'est la crise alors tout est pourri, tout DOIT être pourri, parce que sinon, ce ne serait pas une vraie crise pas vrai? Il y a le nain là-haut qui balance des milliards aux industries qui sont amenées à disparaître, c'est normal que l'on s'inquiète.

Je crois que ce soir, je vais aller au cinéma. Pour me mettre dans le noir, pour partir un peu. Après, il faudra sans doute faire un peu de montage, parce qu'après tout, "c'est moche" donc il faut refaire. Je passerais sans doute une bonne partie de ma nuit à monter, écrire, monter puis écrire. puis après je dormirais. Et de nouveau de matin, il y aura la radio d'allumée dans la cuisine. je me lèverais plus tôt, pour avoir le temps de boire un chocolat chaud, me faire des tartines, les manger tranquillement, m'asseoir sur le canapé, et attendre de partir pour revenir.

Jeudi 22 janvier 2009 à 19:17

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Je l'approche de mon oreille et je l'entend déjà. Je pousse les écouteurs sur mes oreilles. Mes yeux se ferment, je pense la tête. C'est un nouveau monde auditif qui s'offre à moi. Acoustique, sans aucune retenue. Je vois presque le flux sonore s'envoler dans un air obscur. Une petite touche de couleur.

Ma pupille se dilate. Les basses font battre mon coeur, les aigus jouent des caresses dans ma boîte crânienne. Et je pousse encore les écouteurs, pour mieux entendre, pour mieux sentir et rester dans cet état extatique.

Je suis un accro de la musique. Un accro des écouteurs, j'en ai 8 paires différentes pour chaque utilisation. Des intra-auriculaires pour les excursions en scooter, mes écouteurs iPod pour la classe, mes casques audio, pour le montage, les films et le bus. Il faut de la musique dans mes oreilles. Il me faut cette présence agréable, il me faut ma dose du matin, ma dose du soir, sentir le contact dans mes oreilles et les effets sur tout mon corps.

Je sens parfois mon corps qui part avec la musique. Qui s'envole et s'évade loin. quand je m'endors...j'ai besoin de musique.
 

Mardi 20 janvier 2009 à 22:55

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Y'a Obama là, qui parle à la télé. Je le vois, mais je ne l'écoute pas. Je sens mon coeur qui bat et je l'écoute. Je sens le sang qui passe trop vite dans ma jambe gauche. J'entend la musique. Et puis je ne peux m'empêcher de fermer les yeux sur le canapé. énième page de pub. Rien n'a changé.

Je ne sais plus pourquoi je continue d'écrire sur mon blog. Je vais sans doute le fermer. Cela vire au ridicule. Une parcelle de rien avec des mots. Je ne quitte plus mon ordi. Il me rassure. Et ce soir, qu'il est angoissant. Je m'amuse à cliquer au hasard sur l'écran, glisser, et relâcher la pression. Je vois la bombe atomique en fond d'écran et l'inscription "1,5 million children die every year from drinking polluted water". Je me sens inutile. Accroché à des choses qui n'ont aucune importance. Quel est cet espace numérique dans lequel je m'amuse à écrire. Et pour qui? Pour quoi? Qui lit?

Et il parle toujours. D'espoir. Puis de guerre. Finalement tout le monde s'emballe. Je fixe l'écran, en bas à droite. Je fixe l'autre. Je ne fixe rien en fait. Je ne pense même pas. Ou alors de pensées qui vont s'en aller quand je me réveillerai. Je regarde mon portable, je regarde mon téléphone, et je me dégoûte. Entièrement. Je me dégoûte de me dégoûter. Je me dégoûte de ne pas être.

Et puis pas envie de voir les gens. Pas envie de compagnie. Pas envie de parler. Ce blog vire au ridicule. Au final, j'ai 19 ans et qui je suis? Un petit acnéique bedonnant puceau, qui n'entreprend rien, qui ne se détache pas de ses pulsions sado-masochistes, qui veut être seul, et qui ne sait pas ce qu'il va devenir plus tard.

Georges. à l'aide.

Mardi 20 janvier 2009 à 22:53

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Bordeaux s'endort sous des airs de Satie. Une petite pluie comme ça qui chagrine. Je vois les gens comme ça qui passent, qui ne sourient pas, qui n'observent pas, qui attendent un bus, un tram, un ami, ou plus rien. Les titres des journaux nous promettent que l'on va souffrir. Dure condition humaine. Et puis il  a les lumières de Bordeaux, câlines, légères, discrètes, mais bien présentes, qui enveloppent les bâtiments d'un voile de poésie.

Et puis les gens aujourd'hui veulent tout expliquer. Pourquoi ci et pourquoi ça? on se fait des théoriciens pour tout. Pour du langage, pour de la musique, pour étudier les effets des diatoniques sur les gens. On s'invente de la sémiologie et de la sémiopragmatique pour comprendre pourquoi Baudelaire, et de Musset nous touchent autant. Parce qu'il faut comprendre, il faut qu'il y ait une raison! Le hasard n'existe pas. C'est impossible.

Des fois, ce serait tellement pratique de s'asseoir sur un banc et de regarder. Ou de bouger parce qu'on en a envie. De trouver beau un texte parce qu'il remue les tripes, sans conscience des métonymies et métaphores cachées. De faire des images, parce que le hasard a voulu que l'image soit belle, comme ça. Poser. Sans réfléchir. Un appareil photo. Appuyer, de temps en temps. Distraitement. Et laisser faire une sorte de poésie.

Qu'est ce que ça serait bien.

Dimanche 11 janvier 2009 à 11:56

 



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