Bordeaux s'endort sous des airs de Satie. Une petite pluie comme ça qui chagrine. Je vois les gens comme ça qui passent, qui ne sourient pas, qui n'observent pas, qui attendent un bus, un tram, un ami, ou plus rien. Les titres des journaux nous promettent que l'on va souffrir. Dure condition humaine. Et puis il a les lumières de Bordeaux, câlines, légères, discrètes, mais bien présentes, qui enveloppent les bâtiments d'un voile de poésie.
Et puis les gens aujourd'hui veulent tout expliquer. Pourquoi ci et pourquoi ça? on se fait des théoriciens pour tout. Pour du langage, pour de la musique, pour étudier les effets des diatoniques sur les gens. On s'invente de la sémiologie et de la sémiopragmatique pour comprendre pourquoi Baudelaire, et de Musset nous touchent autant. Parce qu'il faut comprendre, il faut qu'il y ait une raison! Le hasard n'existe pas. C'est impossible.
Des fois, ce serait tellement pratique de s'asseoir sur un banc et de regarder. Ou de bouger parce qu'on en a envie. De trouver beau un texte parce qu'il remue les tripes, sans conscience des métonymies et métaphores cachées. De faire des images, parce que le hasard a voulu que l'image soit belle, comme ça. Poser. Sans réfléchir. Un appareil photo. Appuyer, de temps en temps. Distraitement. Et laisser faire une sorte de poésie.
Qu'est ce que ça serait bien.
Pourquoi Baudelaire et de Musset écrivaient ? Se sentait-il plus être que nous ?
Les poètes n'avaient peut-être pas conscience d'en être réellement. Et c'est pour ça qu'on aime leur mots.
Moi j'aime les tiens, j'aime tes espoirs, et aussi parfois tes désespoirs. Mais ce que j'aime par dessus tout dans tes écrit, c'est que toujours tout évolue. Tu évolues toujours. Et si.