Samedi 27 novembre 2010 à 12:52
J'ai sorti de ma poche les deux boules de cotons enveloppées dans du papier. J'ai défait méticuleusement le papier, extrait la cire du coton. J'ai façonné les boulettes avec précaution. Puis je les ai glissées dans mes oreilles. J'ai poussé autant que j'ai pu. Jusqu'à ce que ça fasse mal mais que plus rien ne puisse rentrer. Puis j'ai fermé les yeux. Le temps de m'habituer au bourdonnement.
Et le monde s'est tu.
Alors je suis monté dans la rame qui arrivait. Et je n'entendais plus personne autour de moi. Juste quelques murmures sourds.
C'est alors que je me suis rendu compte à quel point nous étions aveugles.
Mardi 9 novembre 2010 à 23:14
Je pourrais toujours jouer au puissance 4 avec la bibliothèque au bout de mon lit.
C'est déjà ça.
Samedi 2 octobre 2010 à 10:40
Ne plus savoir qui quoi comment je.
Et surtout.
Ne pas être compris.
Et donc se sentir abandonné.
Dans l'incompréhension générale des enthousiastes.
Ceci résume cela.
Jeudi 30 septembre 2010 à 22:26
Dans le metro. Il y a deux hommes qui rentrent.
L'un a une guitare et l'autre une clarinette.
Les gens tournent les yeux ailleurs. Il est 18h30.
N'importe quel ailleurs. Pourvu que ce ne soit pas celui de ces deux hommes.
Quand je vois les gens je ne peux pas m'empecher d'imaginer leur ailleurs. Celui qui fait leur vie quand je ne partage pas avec eux l'un de ces moments de translation dans Paris. C'est peut-etre pour ca que les gens tournent le regard. Pour ne pas voir l'ailleurs de ces hommes obligés de mendier pour arrondir les fins de mois. Peut-etre aussi que leur ailleurs leur dit que ca pourrait etre bientôt le leur.
La dame a coté de moi voudrait bien pouvoir avoir des yeux elastiques pour voir ce que j'ecris. Mais elle ne peut pas alors elle se contorsionne. Ainsi j'egrenne le chapelet des stations de metro de la ligne 7. J'ecoute deux musiciens mendiants auxquels je ne donnerai pas de piece, alors que j'en ai dans ma poche.