Samedi 10 janvier 2009 à 22:29

http://arkineus.free.fr/blog/piano.jpg
Je me suis assis devant le piano. Et 13 ans que je n'en avais plus fait. Je me suis assis, et j'ai commencé à caresser les touches de l'instrument comme si c''était des pierres précieuses. J'ai fermé les yeux et j'ai essayé d'imprimer dans mes doigts la sensation des touches. Sentir le léger jeu quand elles hésitent à s'enfoncer. Puis dans ma tête, il y avait les notes, qui commençaient à se former, avec leur nom dessus, comme toujours lorsque j'entends une mélodie. Peut-être est-ce cela que l'on appelle l'oreille absolue. Alors j'ai appuyé sur le La. Pas le normal, l'octave. Puis je suis descendu. Lentement. Et je me suis souvenu que quelque part sur le piano, la partition traînait. Alors j'lai cherché, je l'ai trouvé et je l'ai mise.

Assis devant le piano, je me suis mis à lire, avec plus de difficultés qu'il y a 13 ans. Je ne sais plus lire la clef de Fa. Je suis obligé de mettre des noms sous les notes pour imprimer une bonne fois pour toute. Et je me suis mis à jouer. Assez facilement. Mon esprit ne suit pas toujours ma raison. Mes doigts jouent, sans que je comprenne comment. Il y a chouchen, qui vient dans l'escalier, et qui me regarde jouer, avec ses grands yeux ronds. Elle ne bouge plus et me fixe, et moi je continue à jouer Satie, comme si j'avais toujours su jouer du piano.

Et puis je traîne les pieds dans l'escalier. Je m'assois sur mon lit. Je regarde les montagnes de cours que je dois ingurgiter demain pour réussir mes partiels. J'ai rien fait de concluant aujourd'hi. J'ai une furieuse envie d'éclater, et de tout envoyer dans les airs, et d'arrêter et d'avoir une vie sans questions. (c'est pas possible tu sais...). Je me demande si au final, je ne serais pas le deuxième de la promo à partir.

J'ai paumé mon portable. En ce moment je fais n'importe quoi.
J'crois que je vais me recaler devant le piano.
Ca me fera du bien.

Samedi 10 janvier 2009 à 0:57

http://arkineus.free.fr/blog/piscine.jpgJ'ai posé mon archet sur les cordes. Et j'ai joué. 
Pas fort, tout doucement, pour qu'il n'y ait que moi qui entende.
Et puis après nous sommes allés à la piscine. Avec Fanny.
Les petits bonheurs viennent de là:
de la douche chaude avant de rentrer,
du hamam et des longueurs.
Sentir l'eau glisser doucement sur le corps,
et plonger la moitié du visage.
Ecouter sous l'eau.

Ce soir je me couche, et mes doigts sentent le chlore.
J'aime l'odeur du Chlore.
Et puis on a rigolé,
on a prévu,

Demain on dormira.
 

Mardi 6 janvier 2009 à 21:58

http://arkineus.free.fr/blog/road.jpg
"Et le moteur vombrissait, régulièrement,
et la voiture avalait la route. Ni lui, ni moi n'échangions de paroles,
les yeux fixant le loin, en attendant de voir apparaître au loin des lueurs.
Les arbres sur le côté de la route n'étaient plus que des lignes floues,
à peine visibles dans l'obscurité de la nuit. À côté, le gouffre,
invisible, présent. Et la conscience.

Toujours plus vite. Et le vent qui décoiffait nos cheveux.
Un vent à peine frais, chargé des chaleurs de l'été.
Et ma main qui serrait la poignée, comme si c'était la dernière chose qui lui restait.
Et les yeux toujours rivés sur la route. Sur des minutes qui semblent durer des heures,
et des micro-secondes à la fois. Le Coeur qui bat. Et soudain, le bout du chemin.

Le frein qui joue et la voiture qui dérape.
Nous sortons chacun.
Et c'est ce rire.
Ce soulagement.
Les phares semblent vouloir pénétrer la forêt qui refuse leur intrusion.
"Combien?" demande-t-il.
"3min31" répondais-je.
Et de nouveau nous éclations de rire."
extrait du Voyage en Barque, 2009

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