"Et le moteur vombrissait, régulièrement,
et la voiture avalait la route. Ni lui, ni moi n'échangions de paroles,
les yeux fixant le loin, en attendant de voir apparaître au loin des lueurs.
Les arbres sur le côté de la route n'étaient plus que des lignes floues,
à peine visibles dans l'obscurité de la nuit. À côté, le gouffre,
invisible, présent. Et la conscience.
Toujours plus vite. Et le vent qui décoiffait nos cheveux.
Un vent à peine frais, chargé des chaleurs de l'été.
Et ma main qui serrait la poignée, comme si c'était la dernière chose qui lui restait.
Et les yeux toujours rivés sur la route. Sur des minutes qui semblent durer des heures,
et des micro-secondes à la fois. Le Coeur qui bat. Et soudain, le bout du chemin.
Le frein qui joue et la voiture qui dérape.
Nous sortons chacun.
Et c'est ce rire.
Ce soulagement.
Les phares semblent vouloir pénétrer la forêt qui refuse leur intrusion.
"Combien?" demande-t-il.
"3min31" répondais-je.
Et de nouveau nous éclations de rire."
extrait du Voyage en Barque, 2009
Mais des fois j'pige rien de c'que tu racontes.
;-)