Avec beaucoup de retard...
Les mots auraient dû rebondir sur les bords de mon crâne comme beaucoup le décrivent. Pourtant, il n'en est rien. Papa viens de m'appeler, je sais qu'il va mal, je sais qu'il essaie d'être fort pour pas que nous soyons triste, mais les fait sont là, Grand-Père est mort ce matin.
C'est bizarre de penser que sa mort ne m'a pas affecté autant que je le voudrais et que cette idée me rend plus triste que sa mort en elle même. Grand-Père est en quelque sorte le héros de mes jeunes années, sans vouloir jouer dans le garçon stéréotype du petit-fils. Il était vraiment impressionant, du genre imposant par sa présence, un charisme qui se dégage, l'homme qui se inspire le respect dès qu'on le voit. Grand-Père était tout ça, un concentré d'irreprochable et de générosité, un modèle à lui tout seul. Il était à mes yeux du genre invincible. Celui que même une maladie cerebrovasculaire n'avait pas réussi à abbattre et même pas à paralyser, Grand-Père, c'était mon idéal.
On me l'a retiré, comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir, et je n'ai même pas pleuré, je n'ai pas rien ressenti c'est faux, mais ça ne m'a pas fait grand chose. Peut-être avais-je assez souvent imaginé le moment pour que quand celui-ci arrive je sois fin prêt. Peut-être est-ce aussi que je préfère, connaissant un peu Grand-Père, le savoir mort que souffrant et dépendant; il n'aurait pas supporté je pense.
Non le plus dur dans l'histoire est de voir les gens autour de moi, profondément affecté, de voir mon père, pleurer à chaudes larmes, et avoir du mal à s'en remettre. Voir Grand-Mère si forte et si abattue en même temps. L'absence de Grand-Père n'est pas encore obscène, les gens remplissent la maison, il y a bien la tache de sang dans l'escalier, que personne n'évoque, qui le rappelle, mais non, on ne s'aperçoit pas de son absence physique. En même temps, Grand-Père est là, allongé sur le lit, qui attend sa prochaine couche de bois. Et lui et moi on passe quelques minutes à discuter silencieusement. Et allez savoir pourquoi j'ai aimé ce dernier moment en compagnie de mon Grand Père. Ce n'était pas celui des regrets, des pleurs et de la tristesse, c'était celui de l'admiration, de l'amour qu'un petit fils porte à son grand-père.
...
Maintenant le deuil se fait sentir, il frappe un peu plus comme des coups sourds au fond de l'estomac. L'idée se fait un peu plus oppressante, dérangeante, et la tristesse pointe son nez. Mais sauf pour les morts...la vie continue.
Les mots auraient dû rebondir sur les bords de mon crâne comme beaucoup le décrivent. Pourtant, il n'en est rien. Papa viens de m'appeler, je sais qu'il va mal, je sais qu'il essaie d'être fort pour pas que nous soyons triste, mais les fait sont là, Grand-Père est mort ce matin.
C'est bizarre de penser que sa mort ne m'a pas affecté autant que je le voudrais et que cette idée me rend plus triste que sa mort en elle même. Grand-Père est en quelque sorte le héros de mes jeunes années, sans vouloir jouer dans le garçon stéréotype du petit-fils. Il était vraiment impressionant, du genre imposant par sa présence, un charisme qui se dégage, l'homme qui se inspire le respect dès qu'on le voit. Grand-Père était tout ça, un concentré d'irreprochable et de générosité, un modèle à lui tout seul. Il était à mes yeux du genre invincible. Celui que même une maladie cerebrovasculaire n'avait pas réussi à abbattre et même pas à paralyser, Grand-Père, c'était mon idéal.
On me l'a retiré, comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir, et je n'ai même pas pleuré, je n'ai pas rien ressenti c'est faux, mais ça ne m'a pas fait grand chose. Peut-être avais-je assez souvent imaginé le moment pour que quand celui-ci arrive je sois fin prêt. Peut-être est-ce aussi que je préfère, connaissant un peu Grand-Père, le savoir mort que souffrant et dépendant; il n'aurait pas supporté je pense.
Non le plus dur dans l'histoire est de voir les gens autour de moi, profondément affecté, de voir mon père, pleurer à chaudes larmes, et avoir du mal à s'en remettre. Voir Grand-Mère si forte et si abattue en même temps. L'absence de Grand-Père n'est pas encore obscène, les gens remplissent la maison, il y a bien la tache de sang dans l'escalier, que personne n'évoque, qui le rappelle, mais non, on ne s'aperçoit pas de son absence physique. En même temps, Grand-Père est là, allongé sur le lit, qui attend sa prochaine couche de bois. Et lui et moi on passe quelques minutes à discuter silencieusement. Et allez savoir pourquoi j'ai aimé ce dernier moment en compagnie de mon Grand Père. Ce n'était pas celui des regrets, des pleurs et de la tristesse, c'était celui de l'admiration, de l'amour qu'un petit fils porte à son grand-père.
...
Maintenant le deuil se fait sentir, il frappe un peu plus comme des coups sourds au fond de l'estomac. L'idée se fait un peu plus oppressante, dérangeante, et la tristesse pointe son nez. Mais sauf pour les morts...la vie continue.