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: Ad Viam Angeli : :
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Je
ne sais pas si ce soir j'aurais dû sortir de chez moi. Je ne sais pas si ce
soir là, j'aurais pu changer le cours de ma destinée. Il n'en est plus rien
maintenant, le mal qui est fait est fait.
Lentement le soleil se
couche à l'horizon et la seule chose qui m'importe désormais est de converser
avec le vent. Tantôt doux, tantôt sec, apportant avec lui bonnes et mauvaises
nouvelles, souffrances et haines, emportant soucis et chagrins, apportant
sérénité, il est depuis quelque temps mon plus fidèle compagnon. Le vent me
parle, il chante, nous passons de long moment. Moi les bras ouverts pour
l'accueillir face à la mer, lui me portant... Le vent est nous tous... Le vent
est celui qui nous unis... celui qui unit ceux qui prennent le temps de
l'écouter.
Ce soir là, il ne
m'apportait pas plus de bonnes nouvelles que d'habitude, pas moins non plus.
Qui peut se vanter de tout savoir? Il remplissait son rôle d'informateur. Il
m'incitait juste à partir, à aller courir le long des falaises.
Viens...laisse tes jambes
t'entraîner.
J'ai pris cette facheuse habitude de réfléchir depuis quelques temps. On ne
peut vraiment compter que sur soi-même. Réfléchir... comme si j'en avais
envie... comme si j'avais envie de me prendre la tête avec des choses que je ne
comprends pas...avec des questions auxquelles je ne trouverais jamais de
réponses.
Laisse moi
te porter... repose-toi.
Chaque
soir désormais, je suis là à écouter mon confident, où qu'il soit, à n'importe
quelle heure. Je l'écoute il m'écoute, ensemble nous arrêtons le temps, le temp
de faire un voyage autour du monde. Le temps de découvrir la beauté du
monde.
Qu'as tu à
me dire ce soir?
Le monde
est-il devenu fou, Eole? Le monde aurait-il oublié de tourner rond? Quand on
clame la justice, pourquoi ne recevons nous que des pierres? J'ai essayé de
faire de mon mieux pour faire quelque chose de bien...et il semble que depuis
quelques jours, tout ce que j'entreprends pour améliorer mon quotidien et mes
compagnons de vie, finisse en un énorme foirage.
Es-tu irréprochable au point de vouloir t'occupper des
autres?
Tu sais très bien
que je suis loin d'être irréprochable et que je ne pourrais jamais me défaire
de la honte qui me pourchasse chaque jour. Tu sais très bien que j'ai honte de
ce que je suis... Tu sais que je suis un monstre au delà des
apparences.
Tu te
qualifie de monstres. Les autres ne le voient pas comme ça.
Ils ne me connaissent pas. Personne ne me connaît. Ici , dans ce monde, il n'y
a que toi qui me connaît de fond en comble. Je veux me racheter, j'ai ce besoin
de vouloir le bien des gens. Pourquoi existe-t-il cette règle qui veut le
malheur des uns fasse le bonheur des autres? J'aurais tellement voulu arranger
les choses que voilà que ça me retombe dessus...
Dors... Et laisse moi te
transporter... Où le regard ne porte
pas...
Où?