de l'extrême longueur d'une seconde,
ou d'une minute.
Personne dans sa vie ne devrait jamais
(et pourtant tout le monde devrait)
vivre cette prise de conscience."
Lundi 1er mars 2010 à 22:49
Dimanche 28 février 2010 à 1:36
Dedans. La tempête.
Moi au milieu. Qui brûle d'être dehors.
Qui gèle en dedans."
Les rafales manquent de détruire mon volet, et je m'étais dit que je me coucherais avant minuit. Sous les tuiles, le vent hurle et la tempête fait rage. Je ne peux m'empêcher de penser "Kant. Le Sublime. Kant. Le Sublime." comme un tic tac d'horloge trop bien huilée.
Sur la rocade, après avoir déposé Julie dans son train pour la capitale. Jouant du frein pour ne pas trop avancer dans les bouchons. Le Ciel. Menaçant. De lourds nuages noirs. La perspective dégagée des bâtiments toujours trop hauts, toujours trop grands. Les nuages. Les voitures en dessous, y fonçant inexorablement. Une véritable peinture au soleil couchant. Des bleus, des noirs, des verts. Un peu de Orange parfois. Les phares rouges. Je pense " ce sont des couleurs", pas de ces couleurs fadasses que l'on ne remarque pas. Ces couleurs qui pénètrent directement l'âme et qui résonnent partout. Puis les éclairs, le vent, j'ouvre la fenêtre.
Je ne vis plus que pour la contemplation. Pour ce moment où je n'existe plus, mais où je suis dans la nature qui se déchaîne. Je suis dans l'observation désintéressée, déraisonnée des formes et des couleurs.
Ce soir c'est différent. Le vent qui cogne m'angoisse. Pourtant bien à l'abri à l'intérieur, je devrais exulter. Pourtant seul sortir permettrait l'inévitable ressassement de la tranquillité. Et vider encore, et encore, l'incroyable torrent, qui gèle petit à petit la tempête intérieure.
Jeudi 25 février 2010 à 15:04
"J'ai passé un cinquième de ma vie avec ce blog."
C'est ce que je me suis dit hier soir en rentrant de ma deuxième vision d'Avatar pour finalement en conclure que ce genre de film n'était pas pour moi. 4 ans d'existence retranscrites ici pour finalement arriver à finir par parler à un vide. Introspection de l'inconscient, tableau d'envies et de coup de gueules, petit carnet de vie, méli-mélo de mots/maux, et confessions chuchotées à demi-mots avant d'être supprimées, censurées, rentrées dans les archives. En arrivant au décompte des 600 articles (une partie ayant été supprimée suite à un oubli de souscription premium) que dire? J'ai fait de tout et de rien. Surtout du rien, et surtout du tout.
Il est curieux tout de même de voir à quel point je ne peux me séparer de ce petit espace virtuel que je considère comme mien. Je l'ai personnalisé à ma guise, je continue de le changer sans cesse pour qu'il convienne le mieux possible à moi. Il fut un temps où durant des heures durant j'écrivais articles sur articles, je passais ma nuit à ça. Puis peu à peu ma capacité à rester éveillé s'est amoindrie et le travail scolaire s'est intensifié, par conséquent, je passe, je poste, je poste pas. Au fur et à mesure je deviens plus lecteur de ma vie qu'auteur. J'attends avec impatience les moments privilégiés où je pourrais me retrouver avec moi-même devant le même carré vierge inchangé depuis 2006, et laisser mes doigts glisser sur le clavier pour y taper ce qui se passe dans mon espace crânien.
Boîte à images, bientôt boîte à sons, j'y dépose ce que j'aime ce que je suis, sans crainte de jugement. Je suis un des plus anciens blog de cowblog (à l'époque c'était c0wbl0g bande de moules, et c'était chiant à taper!), et à l'époque, il y avait du monde que je connaissais via différents blogs. Puis la maturité l'a emporté et que très peu en ont gardé un, et ceux-ci ont déménagé. Mais cela m'a permis de faire de délicieuses rencontres.
J'ai lâché accidentellement il y a quelques jours que j'avais un blog à mes camarades de BTS. Etonnant de voir combien il est difficile de partager ce qu'on partageait avec ses amis de lycée. Ce n'est pas par crainte du jugement, mais par pudeur je pense. Il est alors amusant de voir combien je me noie sans cesse dans les contradictions. Peut-on réellement parler de pudeur lorsqu'il s'agit de blog? Peut-être est-il plus facile d'étaler une nudité à des gens que l'on a peu de chance de rencontrer par la suite...
Avec le recul, je me relis, je me revois. Exercice difficile de se revoir. De se demander ce que l'on a fait depuis. Est-ce mieux? Est-ce moins bien? Et si j'avais pris un autre chemin? Le blog aurait-il seulement survécu? Pourquoi est-ce si important pour moi que cet espace survive? En quête d'images, je revois peu à peu le cheminement dans mes recherches picturales, mes coups de coeur, mes penchants, l'évolution de mon goût. Passant de la guimauve au plus sérieux. Et je me dis que tout ça est un petit bout de moi. Les photos des autres, parfois les miennes, parfois moi, un monde imagé pour mon image virtuelle, et pourtant si réellement intérieure.
En pensant à mon dossier thématique sur l'acteur (et je devrais sérieusement m'y mettre) j'anticipais les questions que l'on me poserait à coup sûr pour me faire payer le harcèlement de mes précédents camarades ayant passé l'oral. "Ne pouvons nous pas dire à certaine mesure que nous sommes tous acteurs?"
Sans hésiter OUI. Nous sommes tous acteurs. Parce que socialement nous nous forçons à l'être par le regarde de l'autre. Reste à savoir si cet artifice du comportement n'est pas véritablement le reflet de ce que nous sommes vraiment. Par conséquent notre artifice ne serait qu'un caractère vrai de notre moi profond qui ressort.
Ce blog est un endroit où je suis acteur. En mettant en forme mes mots, mes images, pour transmettre un message, je ne fais que vous parler de moi. Terriblement égocentrique le blog. Egocentrisme nécessaire. Et ce depuis 4 ans.
Autant dire que je ne regrette pas.
Jeudi 19 novembre 2009 à 19:48
"les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir,
désir inconscient, les pulsions scopiques,
il y a une avidité que je ne comprends pas
dans le fait de voir toujours plus.
Pour beaucoup l'image c'est la manifestation de l'existence.
Voir c'est croire, voir c'est savoir."
Quand tout à l'heure Robin m'a dit que je pourrais très bien être leur prof...Je me suis senti gonfler de fierté, et en même temps j'étais touché car je savais très bien à quel point c'était faux. Et depuis quelques temps l'envie d'écrire ici l'état de mes réflexions était assez violent, et je suis finalement content d'arriver à trouver le temps de le faire enfin.
Bien sûr j'écris toujours, un carnet que je n'oserais jamais montrer à personne tant il est intime dans ce que je pense et ressens. Chaque début d'article ici est une citation de ce carnet. Et finalement l'écriture est un plaisir que je prends volontiers puisque je ne la contrôle pas. C'est une sorte de pulsion qui jaillit de mon stylo.
Quand j'écris, non seulement j'agis sous l'impulsion de cette pulsion incontrôlable, mais de plus, elle va souvent de paire avec un état musical. C'est ici que chez moi tout converge. Dans l'écriture. Dans l'expression visuelle d'une sorte de transe musicale. D'ailleurs je considère le texte comme une image. Une grande image que je m'applique à mettre en forme, et non plus une association de mots individuels mais comme un tout. Un bloc noirci de mots.
Quand j'écris, je monte. J'associe image et musique.
Le texte pour moi, c'est du visuel. Qui naît de la musique bien entendu, mais qui constitue une identité visuelle. C'est parce que à la base ce n'est qu'une association de signes, qui suggèrent quelque chose. Le son "a" n'existe textuellement et ne trouve écho dans l'esprit que parce que la lettre A existe et que j'y ai été habitué. Et je ne me satisfais pas de ça. Je ne me contente pas d'utiliser des associations de signifiants pour produire du signifié. Mais j'essaie plus de mettre en forme tous ces signifiants de telle manière à ce que le signifié, produit par l'association de ces premiers, soit décuplé vers un sur-signifié.
Et c'est là (si vous avez compris un peu ce que je viens de dire), que le travail d'écriture rejoint le travail de montage et du cinéma en général. Dans l'image on ne se contente pas que de lire une image remplie de codes visuels, puis de passer à l'autre, indépendamment. L'association de ces images forment un tout qui donne naissance à une nouvelle image, encore plus signifiante que la première.
Je crois que peu de gens sont amenés à penser à ça lorsqu'ils regardent la télévision ou lisent un magazine. Pourtant c'est là que se trouve tout le pouvoir de l'image.
Jeudi 19 novembre 2009 à 19:45
"Quand je ferme les yeux,
je vois,
un monde édulcoré,
riche et merveilleux,
je vois la musique du monde."
En regardant le Live at the Brixton Academy de Dido, j'ai repensé à ce que beaucoup pouvait dire concernant le regard que j'avais, et cet amour du regard que je pouvais porter sur les choses. Beaucoup quand je dis "je fais des films" me répondent "ah ben oui évidemment". Or moi ce qui me bouge c'est la musique. Brièvement j'ai fait le calcul ce matin, je passe au minimum un douzième de ma journée à écouter de la musique, maximum vingt quatre heure, et mon temps moyen d'écoute de musique est de 6 heures par jour. Bon bien entendu il est évident que je ne me base sur aucune données précises, mais je pense qu'en moyenne ça s'approche beaucoup de ça.
Autour de moi, personne ne semble vraiment réaliser l'importance qu'a la musique chez moi. Je pense que pour le savoir il faut vraiment ressentir ce que je ressens, cette espèce de transe qui s'empare de mon corps quand la musique parvient à mes oreilles. Il semble évident que j'ai choisi des études qui me motivent le plus et comme il s'agit d'un métier passion, il semble évident que ce serait ce qui occuperait mon corps jour et nuit. Or il n'en est rien...ce qui occupe mon corps jour et nuit, c'est la pulsation, les vibrations qui se propagent depuis mes oreilles jusque dans tout mon corps.
En regardant ce live de Dido, je ressens le plaisir complet de susciter mes yeux et mes oreilles de manière agréable. Les images ne montrent rien, n'illustrent rien, elles vivent en musique. Et quand on me demande en tant que monteur comment j'arrive à faire insérer une musique dans un montage je réponds simplement:
"Je n'insère aucune musique dans mes montages, j'insère un montage dans une musique."