Dimanche 25 janvier 2009 à 13:40

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Il y a un pin qui fait dodo dans le jardin, et le toit du garage qui a décidé de prendre des vacances. C'est rigolo de regarder tout ça. La poubelle s'envole, les tuiles d'en face aussi, et nous trois de regarder. Tout semblait être fait pour nous avertir, des codes rouge, des alertes orange, des analogie avec la terrible 99. On lui a même donné un nom d'allemand à la tempête pour qu'elle fasse plus peur.

Mais Non.
moi je regarde, et le vent balaye mon corps. J'ouvre la fenêtre pour qu'il puisse emporter avec lui le trop plein et les humeurs. Les tempêtes me calment, les tempêtes m'apaisent. J'aime sentir le vent violent, j'aime laisser mon esprit danser avec les bourrasques. Je voulais mettre une valse, un peu connue, ou bien "Any Minute Now" de Max Richter. Mais tout le monde essayait de dormir.

Camille aussi aimait bien les temps de tempête. C'était un point commun que nous avions. Un des rares en fait.  Moins je dors, et plus j'ai conscience de l'instabilité des choses. Je referme ma fenêtre, je m'installe à mon bureau, et je laisse mon stylo glisser sur le papier. Il n'y aura probablement personne pour lire, personne pour commenter. La pensée m'attriste. Puis une bourrasque de vent. Qui emporte cela.

Ce matin, Jérémy envoyait un message pour nous demander si ça allait. Je sais tout de suite que ce n'est alors pas le cas pour lui. Et soudain, j'ai peur. J'ai peur pour tout ceux que je connais. Pour lui, pour les autres.

Samedi 24 janvier 2009 à 0:16

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Ce matin, le vent soufflait, et mes yeux refusaient de s'ouvrir. Je me suis traîné malgré moi dans le 53 du matin. Je dors. Je pense. Je somnole. Je n'entends pas. Je marche sans regarder où je vais. Je lis le 20 minutes sans que rien ne m'interroge. Il n'y a rien de conscient ce matin, que du mécanique.

Sauf Rufus. Le prof. Il a senti le vent arriver. Il a troqué son béret contre un chapeau de pécheur. Je lui gromelle un "bonjour" qu'il n'entend sûrement pas (la pêche exige de la concentration), et continue mon chemin en essayant de ne pas penser que dans quelques minutes, il va nous rendre notre examen.

Assis au fond de la classe. Je me sens un peu comme un condamné qui attend son exécution. Je repense aux gens qui pleuraient dans la salle hier, après Waltz with Bashir. Je repense qu'il n'y avait que moi qui ne pleurait pas (et qu'on était que six.). Je repense aux atrocités qui sont en train de se perpétrer dans le monde et je me souviens pourquoi je fais ce que je fais.

Je sens le canon du moustachu braqué sur moi. Il me tend ma copie. Je la prend. J'écarquille. "On progresse"  Il y a marqué. Et ma note peut désormais se compter avec trois mains (bon certes, la troisième main ne sert pas beaucoup.). Je sens comme une bouffée de confiance emplir un à un tous mes membres. La récompense après le travail.

"Bon je suis assez étonné. Je pensais que c'était facile. Et pas grand monde a eu la moyenne. Regardez. Sylvain a eu 10,5. Ca prouve bien que c'était largement faisable."

Il a quand même tiré le moustachu.
Le salaud.

Jeudi 22 janvier 2009 à 19:18

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Ce matin, comme chaque matin, il y avait la radio d'allumée dans la cuisine. La radio, c'est Papa. Sur France Inter. Je sens l'odeur du pain grillé, même s'il n'est pas là. Il suffit que la radio soit allumée, sans personne dans la cuisine pour que je sente qu'il est là, quelque part.

Ce matin, on parle des hôpitaux. On fait peur aux gens, on leur dit que ce n'est pas sûr et que des enfants sont mal soignés. Je dis "on" parce que je ne pourrais nommer l'immense crétin qui a décidé que le moment privilégié que j'ai chaque matin avec mon papa soit marqué par les mauvaises nouvelles du flash info de 7h00.

J'ai l'impression qu'il se crée une sorte de complaisance dans l'état craintif en ce moment. C'est la crise alors tout est pourri, tout DOIT être pourri, parce que sinon, ce ne serait pas une vraie crise pas vrai? Il y a le nain là-haut qui balance des milliards aux industries qui sont amenées à disparaître, c'est normal que l'on s'inquiète.

Je crois que ce soir, je vais aller au cinéma. Pour me mettre dans le noir, pour partir un peu. Après, il faudra sans doute faire un peu de montage, parce qu'après tout, "c'est moche" donc il faut refaire. Je passerais sans doute une bonne partie de ma nuit à monter, écrire, monter puis écrire. puis après je dormirais. Et de nouveau de matin, il y aura la radio d'allumée dans la cuisine. je me lèverais plus tôt, pour avoir le temps de boire un chocolat chaud, me faire des tartines, les manger tranquillement, m'asseoir sur le canapé, et attendre de partir pour revenir.

Jeudi 22 janvier 2009 à 19:17

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Je l'approche de mon oreille et je l'entend déjà. Je pousse les écouteurs sur mes oreilles. Mes yeux se ferment, je pense la tête. C'est un nouveau monde auditif qui s'offre à moi. Acoustique, sans aucune retenue. Je vois presque le flux sonore s'envoler dans un air obscur. Une petite touche de couleur.

Ma pupille se dilate. Les basses font battre mon coeur, les aigus jouent des caresses dans ma boîte crânienne. Et je pousse encore les écouteurs, pour mieux entendre, pour mieux sentir et rester dans cet état extatique.

Je suis un accro de la musique. Un accro des écouteurs, j'en ai 8 paires différentes pour chaque utilisation. Des intra-auriculaires pour les excursions en scooter, mes écouteurs iPod pour la classe, mes casques audio, pour le montage, les films et le bus. Il faut de la musique dans mes oreilles. Il me faut cette présence agréable, il me faut ma dose du matin, ma dose du soir, sentir le contact dans mes oreilles et les effets sur tout mon corps.

Je sens parfois mon corps qui part avec la musique. Qui s'envole et s'évade loin. quand je m'endors...j'ai besoin de musique.
 

Mardi 20 janvier 2009 à 22:55

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Y'a Obama là, qui parle à la télé. Je le vois, mais je ne l'écoute pas. Je sens mon coeur qui bat et je l'écoute. Je sens le sang qui passe trop vite dans ma jambe gauche. J'entend la musique. Et puis je ne peux m'empêcher de fermer les yeux sur le canapé. énième page de pub. Rien n'a changé.

Je ne sais plus pourquoi je continue d'écrire sur mon blog. Je vais sans doute le fermer. Cela vire au ridicule. Une parcelle de rien avec des mots. Je ne quitte plus mon ordi. Il me rassure. Et ce soir, qu'il est angoissant. Je m'amuse à cliquer au hasard sur l'écran, glisser, et relâcher la pression. Je vois la bombe atomique en fond d'écran et l'inscription "1,5 million children die every year from drinking polluted water". Je me sens inutile. Accroché à des choses qui n'ont aucune importance. Quel est cet espace numérique dans lequel je m'amuse à écrire. Et pour qui? Pour quoi? Qui lit?

Et il parle toujours. D'espoir. Puis de guerre. Finalement tout le monde s'emballe. Je fixe l'écran, en bas à droite. Je fixe l'autre. Je ne fixe rien en fait. Je ne pense même pas. Ou alors de pensées qui vont s'en aller quand je me réveillerai. Je regarde mon portable, je regarde mon téléphone, et je me dégoûte. Entièrement. Je me dégoûte de me dégoûter. Je me dégoûte de ne pas être.

Et puis pas envie de voir les gens. Pas envie de compagnie. Pas envie de parler. Ce blog vire au ridicule. Au final, j'ai 19 ans et qui je suis? Un petit acnéique bedonnant puceau, qui n'entreprend rien, qui ne se détache pas de ses pulsions sado-masochistes, qui veut être seul, et qui ne sait pas ce qu'il va devenir plus tard.

Georges. à l'aide.

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